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Le rapport annuel d’activité médicale en EHPAD: les articles indispensables aux autorités de contrôle ?

Chutes: nombre de chutes dans l’année, nombre de fractures
Décès : nombre de décès dans l’EHPAD, à l’hôpital
Douleur : modalités de prise en charge
Escarres : nombre de résidents ayant nécessité des soins d’escarres dans l’année
Etats pathologiques (PATHOS)
Fin de vie : nombre de résidents pris en charge dans l’établissement
Fugues : nombre
Syndrome démentiel : nombre de résidents atteints et modalités de prise en charge
Transferts : nombre et motifs (court séjour, soins de suite et de réadaptation, soins de longue durée)

Conventions signées avec des établissements de santé: service d’accueil des urgences (obligation du Plan bleu), gériatrie, médecine, chirurgie, psychiatrie, unité de soins palliatifs
Formations internes réalisées par le médecin coordonnateur
Médecins généralistes et spécialistes intervenants dans l’EHPAD: modalités de transmission des informations médicales entre les libéraux et l’établissement
Médicaments consommés: anticholinestérasiques, morphiniques, autres traitements coûteux… et nombre de résidents concernés par ces traitements
Prises en charge spécifiques: oxygénothérapie, sondes de gastrostomie, canules trachéales
Problèmes, difficultés rencontrées
Protocoles d’aides et de soins : liste
Rééducation : bilan d’activité des masseurs-kinésithérapeutes salariés ou libéraux




Principaux médicaments responsables d’accidents iatrogènes chez la personne âgée ?

– analgésiques

– anticoagulants
– antidépresseurs
– anti-inflammatoires non stéroïdiens
– anti-infectieux

– digoxine
– diurétiques

– hypnotiques
– neuroleptiques




Syndrome parkinsonien ?

tremblement de repos lent et régulier des extrémités majoré lorsque l’on détourne l’attention
hypertonie plastique, cédant par à-coup (manœuvre de Froment – test du poignet figé)
hypokinésie: mouvements rares et lents
marche à pas lents traînants, irréguliers, avec difficultés au démarrage et blocage avec piétinement sur place, tronc fléchi et rigide




Les 4 critères diagnostiques de la dénutrition ?

POIDS: perte de poids 5% en 1 mois ou  10% en 6 mois (10 et 15 si sévère)
IMC (Indice de Masse Corporelle): < 21 (18 si sévère)
ALBUMINE: albuminémie < 35 g/L (30 si sévère)
MNA (Mini Nutritional Assessment): < 17/30




Procédure de suivi de la douleur en EHPAD ?

ALERTE
– toute douleur ou suspicion de douleur signalée par un résident, les équipes (soignantes ou non), l’entourage, est rapportée à l’IDE
– contacter le médecin traitant
– alerter l’ensemble de l’équipe (transmission orale et écrite ciblée par l’IDE)
– recherche d’un soulagement de la douleur par l’IDE: relaxation, réassurance, réinstallation

EVALUATION
– l’IDE demande au résident si possible d’auto-évaluer sa douleur à l’aide d’une échelle verbale simple (EVS: douleur faible=1, modérée=2, intense=3, extrêmement intense=4) ou une échelle visuelle analogique (EVA: de 0 à 100 mm)
– si le résident n’est pas en état de communiquer et coopérant, l’IDE procède à une évaluation comportementale à l’aide de l’échelle comportementale la plus adaptée: ALGOPLUS (présence d’une douleur si au moins 2 items sur 5 sont présents: visage, regard, plainte, corps, comportement), DOLOPLUS2 (retentissement somatique, psychomoteur, psychosocial), ECPA (évaluation avant et pendant les soins)
– si douleurs chroniques, détecter une composante neuropathique par l’échelle DN4

PRESCRIPTION
– identification par le médecin traitant des mécanismes impliqués : douleur nociceptive, neuropathique, mixte, psychogène
– prescription de la prise en charge thérapeutique (médicamenteuse et non médicamenteuse) par le médecin traitant
– évaluation par l’IDE de l’efficacité et de la tolérance du traitement prescrit avec réévaluation éventuelle (même échelle) et contact du médecin en cas d’inefficacité
– après toute modification de traitement: réévaluation clinique +/- échelles de façon au moins quotidienne dans les 2 premiers jours
– traitement au long cours reconduit: 1 évaluation mensuelle au moins, avec transmission écrite à l’ensemble de l’équipe

PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE
– évaluation par le service de rééducation qui transmet par écrit les observations dans la transmission ciblée
– centralisation par l’IDE des informations venant de toute l’équipe avec réévaluation éventuelle et transmission écrite de la nouvelle évaluation

SUIVI
– l’IDE note sur une grille de suivi de la douleur: date, heure, échelle utilisée, score obtenu, modification de traitement, puis appose son paraphe

PREVENTION
– approvisionnement par l’IDE en médicaments afin d’appliquer le plus tôt possible la prescription et de soulager le résident (dotation pour soins urgents ou trousse d’urgence de l’établissement)

Dr Alexandre-Pierre Gaspar,
Médecin coordonnateur, Résidence du Parc du château d’Abondant




Chutes en EHPAD: facteurs de risque individuels ?

– antécédents de chute
– dépression
– diminution de la force musculaire
– hypotension orthostatique
– limitation fonctionnelle
– ostéoporose
– polymédication > 4/j
– prescription récente
– prescription de psychotropes
– prescription de cardiotropes
– troubles cognitifs
– troubles de la marche
– troubles de l’équilibre
– troubles visuels
– troubles auditifs
– vertiges

Le repérage en EHPAD des facteurs de risque individuel de chute permet de tenir à jour l’indicateur risque de chute et d’enclencher des mesures de prévention spécifiques.




Les indicateurs d’urgence en EHPAD ?

Indicateurs cardiaques:
– douleur thoracique
– bradycardie
– tachycardie
– hypotension
– hypertension

Indicateurs respiratoires:
– encombrement respiratoire
– respiration bruyante
– fréquence respiratoire < 10/min – fréquence respiratoire > 20/min
– cyanose

Indicateurs neurologiques:
– confusion
– convulsion
– trouble de la conscience
– paralysie d’un membre
– paralysie faciale
– trouble de la parole
– trouble de l’articulation
– trouble de la marche

Indicateurs abdominaux:
– douleur abdominale aiguë
– rétention aiguë d’urine
– vomissements répétés
– vomissements de matières fécales
– vomissements de sang rouge ou noir
– présence de sang dans les selles

Indicateurs traumatiques:
– plaie
– hémorragie externe
– déformation de membre

Indicateurs généraux:
– douleur aigüe
– céphalées aigües
– oeil douloureux




Syndrome confusionnel: critères diagnostiques ?

diminution de la capacité à maintenir l’attention envers les stimulations externes : par exemple, les questions doivent être répétées, car l’attention ne se fixe pas. Diminution également de la capacité à s’intéresser de façon appropriée à de nouvelles stimulations externes : le patient persévère à répondre à une question posée antérieurement;

désorganisation de la pensée, comme le montrent des propos décousus, inappropriés ou incohérents;

– au moins deux des manifestations suivantes:
obnubilation de la conscience, par exemple difficultés à rester éveillé pendant l’examen,
anomalies de la perception: erreurs d’interprétations, illusions ou hallucinations,
perturbation du rythme veille sommeil, avec insomnie ou somnolence diurne,
augmentation ou diminution de l’activité psychomotrice,
désorientation temporo-spatiale, non reconnaissance des personnes de l’entourage,
troubles mnésiques, par exemple impossibilité de retenir des éléments nouveaux comme une liste de plusieurs objets sans liens entre eux énoncés 5 minutes avant ou de se souvenir des faits passés, comme ceux caractérisant l’épisode pathologique en cours.