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Personne âgée: alerte déshydratation lors d’une canicule ?

Déshydratation potentielle:

sujet à risque de déshydratation augmenté par la canicule;
apports insuffisants d’eau et/ou d’aliments;
pertes excessives (diarrhée, vomissements, polyurie, hypersudation).

Déshydratation débutante:

fatigue anormale;
force musculaire diminuée;
sècheresse de la bouche;
perte de poids;
sensation de soif.

Déshydratation grave:

fièvre;
céphalées;
malaise, vertige, étourdissements;
crampes;
agitation;
confusion, désorientation;
– pli cutané;
– urines en faible quantité;
– peau sèche, froide et pâle;
– regard terne, yeux enfoncés.




Procédure agitation sévère en EHPAD ?

Agitation sévère = instabilité psycho-motrice + un des signes suivants:

Agressivité (verbale ou physique),
Dangerosité (jet d’objets),
Incohérence (délire, hallucination),
Perturbation (intensité, cris, fugue).

1. Dans un premier temps, en cas d’agitation sévère, temps soignant:

Appeler un soignant auquel la personne est habituée,
Apaiser par la parole et le toucher,
Déplacer le résident du contexte déclencheur situationnel,
Protéger et se protéger physiquement.
Transmettre par oral à l’IDE et par écrit.

2. Dans un deuxième temps si l’agitation sévère persiste, temps infirmier:

– prévenir le médecin traitant,
– rechercher une cause physique et s’assurer de l’absence d’un syndrome confusionnel (douleur d’un globe vésical ou fécalome, déshydratation ou hypoglycémie, infection urinaire ou pulmonaire, interactions médicamenteuses),
– évaluer l’inquiétude morale,
– si absence d’agressivité physique, de délire ou d’hallucinations:
oxazepam (SERESTA) 25mg per os (50mg si le patient est déjà sous benzodiazépine)
(benzodiazépine à pic d’action rapide et à demi-vie courte)
– si agressivité physique, délire et/ou hallucinations:
> halopéridol (HALDOL)  2mg/1ml 10 gouttes=1 mg (20 gouttes si patient déjà sous neuroleptiques)
(sauf contre-indication aux neuroleptiques)
> appel des urgences si inefficace

3 – Dans un troisième temps:

– visite du médecin coordonnateur,
– intervention des autres membres de l’équipe multidisciplinaire,
évaluation NPI-ES (inventaire neuropsychiatrique version équipe soignante),
surveillance: rythme cardiaque, TA en cas de prise d’un neuroleptique,
réévaluation du traitement.

Dans tous les cas, transmission écrite de l’événement:

PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE AGRESSIVE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE DANGEREUSE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE INCOHERENTE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE PERTURBATRICE




Procédure de suivi de la douleur en EHPAD ?

ALERTE
– toute douleur ou suspicion de douleur signalée par un résident, les équipes (soignantes ou non), l’entourage, est rapportée à l’IDE
– contacter le médecin traitant
– alerter l’ensemble de l’équipe (transmission orale et écrite ciblée par l’IDE)
– recherche d’un soulagement de la douleur par l’IDE: relaxation, réassurance, réinstallation

EVALUATION
– l’IDE demande au résident si possible d’auto-évaluer sa douleur à l’aide d’une échelle verbale simple (EVS: douleur faible=1, modérée=2, intense=3, extrêmement intense=4) ou une échelle visuelle analogique (EVA: de 0 à 100 mm)
– si le résident n’est pas en état de communiquer et coopérant, l’IDE procède à une évaluation comportementale à l’aide de l’échelle comportementale la plus adaptée: ALGOPLUS (présence d’une douleur si au moins 2 items sur 5 sont présents: visage, regard, plainte, corps, comportement), DOLOPLUS2 (retentissement somatique, psychomoteur, psychosocial), ECPA (évaluation avant et pendant les soins)
– si douleurs chroniques, détecter une composante neuropathique par l’échelle DN4

PRESCRIPTION
– identification par le médecin traitant des mécanismes impliqués : douleur nociceptive, neuropathique, mixte, psychogène
– prescription de la prise en charge thérapeutique (médicamenteuse et non médicamenteuse) par le médecin traitant
– évaluation par l’IDE de l’efficacité et de la tolérance du traitement prescrit avec réévaluation éventuelle (même échelle) et contact du médecin en cas d’inefficacité
– après toute modification de traitement: réévaluation clinique +/- échelles de façon au moins quotidienne dans les 2 premiers jours
– traitement au long cours reconduit: 1 évaluation mensuelle au moins, avec transmission écrite à l’ensemble de l’équipe

PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE
– évaluation par le service de rééducation qui transmet par écrit les observations dans la transmission ciblée
– centralisation par l’IDE des informations venant de toute l’équipe avec réévaluation éventuelle et transmission écrite de la nouvelle évaluation

SUIVI
– l’IDE note sur une grille de suivi de la douleur: date, heure, échelle utilisée, score obtenu, modification de traitement, puis appose son paraphe

PREVENTION
– approvisionnement par l’IDE en médicaments afin d’appliquer le plus tôt possible la prescription et de soulager le résident (dotation pour soins urgents ou trousse d’urgence de l’établissement)

Dr Alexandre-Pierre Gaspar,
Médecin coordonnateur, Résidence du Parc du château d’Abondant