1

Procédure agitation sévère en EHPAD ?

Agitation sévère = instabilité psycho-motrice + un des signes suivants:

Agressivité (verbale ou physique),
Dangerosité (jet d’objets),
Incohérence (délire, hallucination),
Perturbation (intensité, cris, fugue).

1. Dans un premier temps, en cas d’agitation sévère, temps soignant:

Appeler un soignant auquel la personne est habituée,
Apaiser par la parole et le toucher,
Déplacer le résident du contexte déclencheur situationnel,
Protéger et se protéger physiquement.
Transmettre par oral à l’IDE et par écrit.

2. Dans un deuxième temps si l’agitation sévère persiste, temps infirmier:

– prévenir le médecin traitant,
– rechercher une cause physique et s’assurer de l’absence d’un syndrome confusionnel (douleur d’un globe vésical ou fécalome, déshydratation ou hypoglycémie, infection urinaire ou pulmonaire, interactions médicamenteuses),
– évaluer l’inquiétude morale,
– si absence d’agressivité physique, de délire ou d’hallucinations:
oxazepam (SERESTA) 25mg per os (50mg si le patient est déjà sous benzodiazépine)
(benzodiazépine à pic d’action rapide et à demi-vie courte)
– si agressivité physique, délire et/ou hallucinations:
> halopéridol (HALDOL)  2mg/1ml 10 gouttes=1 mg (20 gouttes si patient déjà sous neuroleptiques)
(sauf contre-indication aux neuroleptiques)
> appel des urgences si inefficace

3 – Dans un troisième temps:

– visite du médecin coordonnateur,
– intervention des autres membres de l’équipe multidisciplinaire,
évaluation NPI-ES (inventaire neuropsychiatrique version équipe soignante),
surveillance: rythme cardiaque, TA en cas de prise d’un neuroleptique,
réévaluation du traitement.

Dans tous les cas, transmission écrite de l’événement:

PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE AGRESSIVE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE DANGEREUSE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE INCOHERENTE
PROCEDURE ALERTE AGITATION SEVERE PERTURBATRICE




Prise en charge d’une agitation sévère de la personne âgée atteinte de démence ?

Définition :
– l’agitation est un comportement moteur ou verbal excessif et inapproprié.
– l’agitation sévère est marquée par l’intensité et le retentissement de l’agitation rendant la communication et/ou l’examen impossibles.
– l’agitation sévère peut être accompagnée d’agressivité physique ou non.

Evaluation de la sévérité de l’agitation :
apprécier le degré d’urgence, de dangerosité ou de risque fonctionnel à court terme pour le résident ou pour autrui.
évaluer l’intensité et le retentissement de l’agitation: NPI-ES, renseigné par les soignants.
– l’échelle d’agitation CMAI qui évalue plus particulièrement des comportements tels que l’agressivité physique, les déambulations et les cris, peut être utilisée en complément du NPI.

Principe :
empathie de l’équipe soignante avec appel d’un soignant auquel la personne est habituée,
protéger les personnes à proximité et se protéger: « je suis prudent » au lieu de « j’ai peur »,
– une sédation de courte durée peut s’avérer nécessaire en cas d’agitation sévère avec ou sans agressivité, prescrite par le médecin traitant ou le médecin coordonnateur,
– elle ne doit pas retarder le démarrage de l’enquête étiologique, en recherchant, avec le médecin traitant, une cause organique à l’agitation : une douleur, une épilepsie, une infection, une déshydratation, un fécalome, une rétention aigue d’urine, un sevrage, une prise de toxiques.