1

Maladies chroniques: risques médicamenteux ?

BPCO + béta-bloquants, opiacés :
= Insuffisance respiratoire

Démence + anticholinergiques, benzodiazépines :
= Confusion

Dénutrition + anticoagulants :
= Surdosage

Glaucome à angle fermé + anticholinergiques :
= Aggravation du glaucome

Hypertrophie prostatique + anticholinergiques :
= Rétention vésicale

Hypokaliémie + digoxine :
= Troubles du rythme

Hyponatrémie + diurétiques, sérotoninergiques :
= Aggravation

Hypotension orthostatique + antihypertenseurs, antidépresseurs tricycliques, Levodopa :
= Malaises, chutes

Insuffisance rénale + AINS, aminosides, produits de contraste :
= Insuffisance rénale aiguë

Troubles de la conduction + béta-bloquants, vérapamil :
= BAV

Ulcère gastro-duodénal + AINS :
= Hémorragie




Abilify (aripiprazole): 2 fois plus d’accidents vasculaires en cas de démence ?

L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) attire l’attention des professionnels de santé sur les points suivants :
Abilify n’est pas indiquée dans le traitement des troubles psychotiques chez les patients atteints de démence et son utilisation est déconseillée dans ce groupe particulier de patients;
– Le traitement par aripiprazole des patients recevant ce médicament pour des troubles psychotiques associés à une démence doit être soigneusement réévalué.

Trois essais cliniques, d’une durée de 10 semaines, ont été menés chez 938 patients atteints de la maladie d’Alzheimer, afin d’évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi de l’aripiprazole, comparativement au placebo, dans le traitement des troubles psychotiques associés à la démence. L’analyse des résultats de ces trois études a montré une incidence deux fois plus élevée des effets indésirables cérébrovasculaires (accidents vasculaires cérébraux, accidents ischémiques transitoires) dans le groupe des 595 patients traités par aripiprazole (1,3 %) que dans le groupe des 243 patients ayant reçu le placebo (0,6 %). Les effets indésirables sous aripiprazole, dont 2 d’évolution fatale, ont été rapportés chez des patients d’âge moyen 84 ans [intervalle 78-88 ans], qui avaient tous au moins un facteur de risque ou des antécédents d’accident cérébrovasculaire. La différence entre les deux groupes n’est pas statistiquement significative.

(Référence: communiqué ANSM 03/02/2005)




Prise en charge d’une agitation sévère de la personne âgée atteinte de démence ?

Définition :
– l’agitation est un comportement moteur ou verbal excessif et inapproprié.
– l’agitation sévère est marquée par l’intensité et le retentissement de l’agitation rendant la communication et/ou l’examen impossibles.
– l’agitation sévère peut être accompagnée d’agressivité physique ou non.

Evaluation de la sévérité de l’agitation :
apprécier le degré d’urgence, de dangerosité ou de risque fonctionnel à court terme pour le résident ou pour autrui.
évaluer l’intensité et le retentissement de l’agitation: NPI-ES, renseigné par les soignants.
– l’échelle d’agitation CMAI qui évalue plus particulièrement des comportements tels que l’agressivité physique, les déambulations et les cris, peut être utilisée en complément du NPI.

Principe :
empathie de l’équipe soignante avec appel d’un soignant auquel la personne est habituée,
protéger les personnes à proximité et se protéger: « je suis prudent » au lieu de « j’ai peur »,
– une sédation de courte durée peut s’avérer nécessaire en cas d’agitation sévère avec ou sans agressivité, prescrite par le médecin traitant ou le médecin coordonnateur,
– elle ne doit pas retarder le démarrage de l’enquête étiologique, en recherchant, avec le médecin traitant, une cause organique à l’agitation : une douleur, une épilepsie, une infection, une déshydratation, un fécalome, une rétention aigue d’urine, un sevrage, une prise de toxiques.